mercredi 27 septembre 2017

Les droits des réfugiés en Bulgarie

D'après les rapports des ONG, la Bulgarie ne fournissait pas en 2016 aux migrants et aux réfugiés, de plus en plus nombreux sur son territoire, tous les services nécessaires. Elle ne leur permettait pas non plus de bénéficier d’une procédure adéquate. Elle n’a pas répondu aux allégations faisant état de renvois forcés illégaux et sommaires, ainsi que d’atteintes aux droits humains aux frontières. Le climat ambiant de xénophobie et d’intolérance s’est fortement aggravé. Les Roms étaient toujours exposés à des discriminations dans tous les aspects de leur vie. Le Parlement a adopté en première lecture une nouvelle loi contre le terrorisme. En réaction aux décisions prises par la Serbie et la Hongrie de renforcer les mesures de contrôle à leurs frontières, les autorités bulgares ont adopté une politique qui visait à limiter le nombre de migrants et de réfugiés cherchant à gagner l’Union européenne (UE) en passant par la Bulgarie. Les organisations de défense des droits humains ont signalé de fréquentes allégations de renvois forcés illégaux, de brutalités et de vols mettant en cause des membres de la police des frontières. Sans aller jusqu’à approuver les renvois forcés illégaux, le Premier ministre Boïko Borissov a reconnu que son gouvernement avait adopté une « approche pragmatique » de la crise des réfugiés. Il a déclaré que plus de 25 000 personnes avaient été renvoyées en Turquie et en Grèce entre janvier et août. Les auteurs des abus dénoncés aux frontières continuaient de jouir de la plus totale impunité. Au mois de juillet, le parquet de la région de Bourgas a classé la procédure ouverte à la suite du décès, en octobre 2015, d’un Afghan non armé abattu par la police des frontières. La majorité des migrants et des réfugiés continuaient d’être placés systématiquement en détention administrative, souvent pour une durée dépassant de plusieurs mois la durée légale autorisée. Le fait de tenter à deux reprises de franchir illégalement la frontière, que ce soit pour entrer ou pour sortir du pays, constituait une infraction pénale. Des migrants et des réfugiés appréhendés alors qu’ils tentaient de quitter la Bulgarie en dehors d’une procédure régulière ont ainsi été poursuivis en justice et incarcérés, dans certains cas pendant plus d’un an.